Lorsque l’on distille des plantes pour leurs vertus thérapeutiques, il est impératif d’identifier l’espèce botanique et l’identité biochimique de chaque huile essentielle.
Connaître la composition chimique d’une huile essentielle permet de définir son activité thérapeutique et de réduire les risques liés à la toxicité de certains de ses composants.
Le chémotype apporte une indication très précieuse sur la composition des molécules aromatiques, et en cela sur son orientation thérapeutique.
Prenons l’exemple du Romarin (Rosmarinus officinalis) dont la composition biochimique peut varier de façon sensible suivant le lieu de la cueillette.
Le Romarin du Maroc est caractérisé par la présence d’une molécule aromatique, le 1.8 cinéole. Cette spécificité biochimique du Romarin 1.8 cinéole (Romarinus officinalis cinéoliferum) explique son efficacité dans le dégagement des voies respiratoires hautes.
Les pieds de Romarin qui poussent dans la garrigue française nous fournissent, quant à eux, une huile essentielle riche en camphre, efficace notamment dans les infections des voies respiratoires basses, ainsi que pour son action neuromusculaire. Cette molécule pouvant être toxique, l’utilisation du Romarin à camphre (Romarinus officinalis camphoriferum) doit cependant se faire avec prudence.
Lorsque l’on distille le Romarin en provenance de Corse et d’Espagne, on obtient une huile essentielle contenant en quantité moindre le 1.8 cinéole et le camphre, mais d’autres molécules utiles, notamment l’acétate de bornyle et le verbénone. Ce dernier donne à l’huile essentielle de Romarin à Verbénone (Rosmarinus officinalis verbenoniferum) ses excellentes vertus en tant que stimulant de la sphère hépato-biliaire.