Le maintien d'un bon état nutritionnel est une priorité pour les établissements de soins et d'hébergement des personnes âgées. Mais la dénutrition reste insuffisamment repérée et prévenue, on l'estime entre 15% à 38% des personnes vivant en institution*.
Contrairement aux idées reçues, les besoins nutritionnels de la personne âgée sont au moins aussi importants que ceux d'un adulte à activité physique équivalente.
L'âge entraîne cependant des modifications physiologiques fragilisant le sujet âgé vis-à-vis du risque de dénutrition, telles que l'altération de la dentition et des capacités de mastication, les troubles de la digestion...
Un bon état nutritionnel est essentiel pour limiter les pathologies liées au vieillissement, à maintenir l’autonomie et favorise la qualité de vie des personnes.
Il est indissociable du plaisir de manger !
Je revois ma Mémé faire l'omelette à la ciboulette. Elle allait cueillir ses herbes dans le jardin, battait les oeufs des poules que mon Pépé nourrissait avec amour, et auxquelles cet homme si secret faisait la causette durant des heures.
Je me souviens de l'odeur qui envahissait la maison, de la joie qui inondait mon coeur lorsque nous passions à table, du bonheur d'être là avec eux, et je me souviens de la saveur de ce plat si simple et si parfait en ma bouche.
Si ma grand-mère était encore de ce monde, elle bénéficierait peut-être de la cuisine aux draconiennes normes d'hygiène d'une maison de retraite, elle mangerait des omelettes à la poudre d'oeuf et aux herbes séchées validées par des experts en nutrition, j'imagine qu'elle en perdrait l'appétit de vivre et qu'elle fondrait à vue d'oeil...
Alors quand on me dit que les personnes âgées perdent le goût et l'odorat avec le temps... Certes, mais proposez-leur un bon petit plat de cuisine familiale, avec de vrais produits, de beaux légumes de saison, et vous verrez que comme par miracle le goût leur revient et qu'il ne restera pas une miette au fond de l'assiette !
Nos aînés ont la culture du vrai et du bon, de la cuisine goûteuse qui mijotait durant des
heures à feu très doux sur la cuisinière et qui embaumait toute la maison de ses parfums.
En institution, les repas sont des moments attendus par les résidents, ils devraient
être de petits évènements quotidiens de partage et de saveurs.
Rares sont pourtant les établissements de soins et d'hébergement qui proposent une cuisine autre que la cuisine industrielle, pour des raisons de logistique, mais aussi en raison d'une réglementation hygiéniste qui néglige l'influence du plaisir sur la santé.
Les aromates, et notamment sous la forme de concentrés de soleil telles que les huiles essentielles, permettent d'ajouter de la saveur, de la vie, de la joie, à une cuisine qui mérite bien souvent d'être relevée et colorée.
De même, pour veiller à une hydratation suffisante, rien de plus simple et d'aussi efficace que d'ajouter des huiles essentielles dans l'eau (Menthe poivrée...), dans les potages (Basilic, Thym...), dans les jus de fruits (Bergamote, Géranium, Ylang-ylang...), dans les tisanes (Mandarine,Lavande...), ou même des hydrolats aromatiques (Fleur d'Oranger, Cassis, Rose...).
*Données de la Société Française de Gériatrie et Gérontologie