Originaire d’Inde orientale et plus précisément du sud de l’Himalaya, le Margousier (Azadirachta indica), plus communément appelé Neem, est un arbre sacré aux nombreuses vertus.
Baptisé parfois "arbre aux merveilles" ou "pharmacie du village", le Neem contient de nombreuses substances avec des activités anti-inflammatoires, antibactériennes ou immunostimulantes.
Les premiers textes médicaux en sanskrit font référence aux effets bénéfiques de ses fruits, de ses graines, de son huile, de ses feuilles, de sa racine ou de son écorce. La médecine ayurvédique le considère comme un remède universel car toutes ses parties ont des vertus thérapeutiques.
Dès le mois de mai, le Neem produit de belles fleurs violettes en forme d'étoiles, qui se transforment en petits fruits jaunes comestibles (qui ressemblent à de petits abricots) que l’on récolte au moment de la mousson. Ils sont ensuite séchés au soleil avant d’être broyés. Et c'est l’amande que l’on extrait du noyau qui est transformée en Huile végétale de Neem.
Cette huile est traditionnellement utilisée par les agriculteurs Indiens comme fertilisant, pesticide et
insecticide naturel. Aujourd'hui on ne compte plus le nombre de publications scientifiques prouvant l'efficacité de cette huile contre les bactéries, parasites et autres insectes
indésirables. Le secret de son activité réside dans un ensemble de molécules actives dont une semble se distinguer par sa remarquable activité : l'Azadirachtine*.
Mais l'utilisation de cette huile ne se résume pas à son application en agriculture biologique,
ses vertus antiseptiques se traduisent par un spectre d’action très étendu en utilisations
antibactériennes. L'huile de Neem et beaucoup de ses composants ont été utilisés avec succès contre un large éventail de bactéries, virus, champignons et
parasites.
De même, grâce à sa richesse en acide oléique, l'huile de Neem entre dans la composition de crèmes de soins pour améliorer certaines affections dermatologiques chroniques (eczéma, psoriasis, acné...), de shampooings anti-puces pour l'hygiène vétérinaire, de lotions anti-moustiques ou anti-poux...
Attention ! L'huile de Neem n'est pas utilisable pour un usage alimentaire.
*En 2008, l’Union Européenne avait refusé d’inscrire l’azadirachtine, principe actif principal de l’huile de Neem, à l’annexe I de la directive 91/414, texte réglementaire qui autorise l’utilisation de substances dans des préparations à visée phytosanitaire (les pesticides…). En 2011, l’UE a fait volte-face et enfin inscrit cette substance à cette même annexe I, l’autorisant potentiellement à faire partie de la composition de produits de traitements phytosanitaire (homologation sur pomme de terre comme insecticide). Cependant malgré ce feu vert de l’UE les pays de l’union sont libres de l’autoriser ou pas dans leur propre espace national: en France toute utilisation de produits à base de Neem reste interdite…
Pourquoi les autorités françaises s’acharnent-elles à l’interdire alors qu’aux USA, l’huile de Neem est qualifiée GRAS, Generaly Recognized As Safe, par la FDA ?
C’est assez étonnant, d’autant que l’huile de neem est aussi homologuée en Australie, Nouvelle Zélande, et dans tous les pays du Pacifique. Malgré cela, en France, les services régionaux de l’alimentation l’assimilent aux « déchets industriels spéciaux », et les « experts » du Ministère de l’Agriculture estiment qu’elle aurait « un profil toxicologique avéré et incontestable »… Certains y voient simplement l’effet de la puissance française du lobby des industries de la chimie qui verrait d’un mauvais oeil l’arrivée de ce produit qui pourrait leur faire concurrence…