Quel est le remède au mal de vivre ? Existe-t-il un pansement pour les meurtrissures de l'âme ? Entre granules et essences, dilutions et concentrations, inspirations et expirations, Catherine Bréant nous entraîne dans une aventure haletante où se mêlent flagrances et émotions. A votre tour de vous laisser séduire par la richesse et la poésie de ce voyage intérieur.
"Cela a commencé par un voyage à Paros, île de prédilection pour me ressourcer et plus précisément à Naoussa avec les essences de basilic et d’oranger amer. Associées, elles constituent un remède dédié aux hommes d’affaires tendus et en manque de sommeil. Cela me semblait idéal pour une première approche introspective. Me détendre avant de chercher à comprendre comment je fonctionne. C’était en avril. Le nez au vent dès la sortie du Pirée, je m’étais accrochée à la proue du navire en me délectant des embruns. Je savais que l’on accosterait du côté de Parikia en apercevant Antiparos sur la droite et qu’il me faudrait, pour finaliser mon périple, prendre un bus aux amortisseurs incertains afin d’atteindre enfin le petit port de pêche. Par avance, j’embellissais la traversée d’une poignée de dauphins jouant le long du bateau, acoquinés d’un quelconque exocet me survolant tandis que je foulerais le pont pour évacuer mon impatience à débarquer. Par moments, une effluve d’oranger amer s’échappait de ma gorge écharpée.
Ma fière Néroli
De ton sillage parfumé
J’aspire le langage
Si par aventure
Je convoite et je capture
Ton essence agrume
Bien plus forts seront mes rêves
Où pompoléons figurent.
Vers octobre, j’ai côtoyé le cyprès de très près. Cupressus sempervirens..."